
Notre premier book-olique ! Pour notre rentrée de L’Ivresse, nous nous sommes retrouvé dans un cadre champêtre afin de parler de La princesse au visage de nuit de David Bry.
Le pitch
Vingt ans qu’Hugo n’a pas remis les pieds dans son village natal, coincé entre un bois sombre et une large rivière. Le décès soudain de ses parents l’y oblige pourtant, et le jeune homme constate que rien ou presque n’a changé. La sorcière hante toujours le cimetière, l’ogre s’est reclus dans sa maisonnée, et l’ombre derrière la fenêtre du château veille, fidèle à son poste. Vingt ans qu’Hugo tâche d’oublier son enfance meurtrie, les pleurs étouffés et la disparition de ses amis. Mais quand le vent chuchote des prénoms à l’oreille, que des jouets perdus refont surface, que des lucioles dansent au milieu du brouillard, peut-être est-il temps d’affronter les peurs enfantines et de retrouver le souvenir de cette nuit d’orage où la princesse au visage de nuit a déchiré le voile de la réalité.
Nos avis
Clémence a un avis assez mitigé. Elle a apprécié l’instauration de cette ambiance mystérieuse, de cette forêt pleine de secrets, ce retour aux sources du personnage principal. Mais a amèrement regretté que l’auteur ne soit pas allé assez loin dans sa démarche d’écriture d’un roman fantastique. On était plutôt, selon elle, dans le polar, avec cette tension qui monte crescendo – qui d’ailleurs retombe comme un soufflet avec cette fin difficile à comprendre.
Cette fin, Élodie ne l’a pas comprise non plus, en tout cas, elle aurait aimé autre chose. Néanmoins, elle a apprécié l’intrigue, a été touchée par le personnage d’Hugo, sa bande de copains, leur solidarité. L’ambiance, aussi. Elle trouvait le roman bien écrit.
Tatiana n’a pas du tout aimé, ni l’écriture – elle était même choquée par certaines tournures – ni l’histoire, qui était une « histoire d’ados avec des adultes dedans ». Certains sujets, graves, étaient tout simplement survolés (comme celui de la pédophilie).
Marie a bien aimé, elle a lu ce roman rapidement. Elle était tenue en haleine par le rythme, notamment avec ce décompte avant-solstice. Certaines pages l’ont fait frissonner.
Maxime a bien aimé cette ambiance à la Stranger Things. Le roman, facile à lire, lui a plu dans l’ensemble.
Mickaël (avis copié/collé) : J’avoue avoir été assez déçu car je trouvais la quatrième de couverture très affriolante.
Au final, je n’ai pas été embarqué. J’ai trouvé que les personnages manquaient de profondeur ce qui m’a empêché toute identification. Il m’est même arrivé de les confondre. Je ne croyais pas en leur amitié car leurs échanges me paraissaient peu crédible. Et surtout, je me suis demandé si l’auteur connaissait vraiment ses personnages. Lorsqu’il utilise des qualificatifs tels que « le métis » ou « l’homosexuel », je me dis que c’est qu’il n’est pas allé chercher très loin pour leur trouver des valeurs.
Je me suis perdu dans le récit que j’ai trouvé pas très bien ficelé et j’ai déjà oublié la fin.
Hermine : Je suis pour ma part très partagée. J’ai été d’un côté très prise par l’histoire, l’auteur sait ménager ses effets de suspense, donner envie d’enchaîner les chapitres. J’étais très curieuse de connaître la résolution du mystère. Et c’est là que le bât a blessé : la fin m’a parue incompréhensible et, pour ce que j’en ai saisi, décevante comparée à l’attente créée. Le fantastique et le réel s’imbriquaient très mal tout du long – j’avais l’impression de lire le scénario d’une saga de l’été sur TF1. J’ai eu aussi bien du mal avec le style d’écriture, la manière de parler des personnages, leur façon de parler de sujets dramatiques comme s’il s’agissait de banalités.
Les coups de cœur
Tatiana : Tenir debout de Mélissa Da Costa ; Les déracinés de Catherine Bardon ; Célèbre de Maud Ventura
Maxime : Les derniers jours de nos pères de Joël Dicker
Marie : Les Rois Maudits de Maurice Druon ; Des diables et des saints de Jean-Baptiste Andrea
Clémence : Les Rois Maudits de Maurice Druon
Élodie : La femme de ménage de Freida McFadden ; Tata de Valérie Perrin ; Jacaranda de Gaël Faye
Hermine : Torrents de Christian Carayon ; Pages volées d’Alexandra Koszelyk
Et la prochaine fois, on lit quoi ?
Alfie de Christopher Bouix

